En libéral, la communication représente autant de charge mentale que les soins.
Un message mal formulé, une explication trop rapide, un non-dit, une phrase maladroite… et la relation peut se tendre rapidement.

Heureusement, la plupart des difficultés de communication reposent sur des erreurs simples, faciles à corriger.
Les connaître permet d’éviter des incompréhensions inutiles et d’améliorer la fluidité dans la tournée.

Voici les erreurs les plus fréquentes et comment les éviter.

1. Donner des informations trop vagues

Les phrases floues créent des attentes irréalistes ou des frustrations.

Exemples à éviter :
– “Je passerai dans la matinée.”
– “Je vous rappelle plus tard.”
– “Ça ira mieux bientôt.”

Ce sont des phrases trop générales.

Solution : être précis, mais réaliste.
– “Je suis là entre 9h15 et 10h.”
– “Je vous rappelle avant midi.”
– “On réévalue ensemble demain.”

La précision rassure.

2. Utiliser un langage trop technique

Certains patients font semblant de comprendre.
D’autres interprètent mal.
Tous ont besoin d’explications simples.

Exemple :
→ “L’inflammation est toujours active, on surveille la réponse au traitement.”
… devient :
→ “Il y a encore un peu d’irritation, on vérifie comment ça évolue avec le traitement.”

Un langage trop médical augmente l’anxiété.

3. Parler trop vite ou donner trop d’informations d’un coup

Quand on est pressé, on s’explique vite.
Résultat : le patient ne retient presque rien.

Solution :
– aller à l’essentiel,
– faire des phrases courtes,
– vérifier la compréhension.

Une information claire vaut mieux qu’une explication brillante mais incomprise.

4. Laisser les messages (SMS/Appels) s’accumuler

Les patients qui n’ont pas de réponse… relancent encore plus.
Cela crée stress et surcharge mentale.

Solution simple :
poser une règle claire dès le début :
→ “Je réponds à mes messages entre telle heure et telle heure.”
Puis s’y tenir.

Votre disponibilité devient prévisible donc mieux respectée.

5. Vouloir “éviter” un sujet délicat

Les non-dits créent des tensions, car le patient sent quand quelque chose est évité.

Les sujets difficiles doivent être abordés :
traitement qui ne fonctionne pas, douleurs, évolution préoccupante, limites du rôle…

Dire la vérité calmement est toujours mieux qu’esquiver.

6. Trop se justifier (ou se défendre)

Plus on se justifie, plus on perd en crédibilité.
Les explications doivent être courtes, professionnelles, fermes.

Exemples :
– “Ma tournée ne me permet pas de décaler cet horaire.”
– “Ce point relève du médecin.”
– “Je fais au mieux dans mon cadre.”

Pas besoin d’arguments longs.
Une limite n’est pas une négociation.

7. Laisser transparaître son stress ou sa fatigue

Les patients sentent tout :
le stress, l’agacement, la saturation, le manque de temps.

Or un ton trop sec, même involontaire, peut être mal interprété.

Solution :
→ respirer quelques secondes avant d’ouvrir la porte,
→ parler lentement,
→ garder une posture calme.

La manière de communiquer compte autant que le fond.

8. Ne pas vérifier la compréhension à la fin d’un soin

Un soin terminé ne signifie pas que le message est passé.

Deux phrases suffisent :
– “Est-ce que c’est clair pour vous ?”
– “Vous pouvez me redire ce qu’il faut faire si besoin ?”

Cette vérification prévient de nombreux malentendus.

Conclusion

Bien communiquer n’est pas un “plus” : c'est un instrument essentiel du soin libéral.
En évitant quelques erreurs simples, vous gagnez du temps, vous réduisez les tensions et vous renforcez la relation de confiance avec les patients.

Une communication claire = une pratique plus sereine, plus fluide, plus professionnelle.